
 
A.   Une lisibilité satisfaisante
B.   Une compréhension moins évidente
1.     Les systèmes 
    de circulation
II.   Etat des matériaux utilisés
1.     Analyse 
    macroscopique et cartographie esquissée
B.   Diagnostic des causes de 
    l’altération et ses mécanismes
1.     La cause 
    principale d’altération : les sels
2.     Les autres 
    altérations : physiques et biologiques
III.  L’utilisation actuelle du monument
A.   La prédominance du lieu de 
    spectacle
1.     Des cheminements 
    proches mais divergents
2.     L’importance 
    de la logistique
B.   Les dangers inhérents à une 
    telle utilisation
1.     Les conséquences 
    dommageables pour le monument
2.     Les conséquences 
    dommageables pour le public
LES POLITIQUES 
    D’INTERVENTION A ENVISAGER
1.     Les analyses 
    du matériau en laboratoire
2.     Les analyses du matériau dans son 
    contexte
B. Les interventions proprement dites
1.     La guérison : 
    la restauration
2.     La prévention : 
    la conservation
II.  
    L’aspect déontologique des 
    interventions
A.   La reprise des solutions 
    antiques
1.     La circulation 
    des personnes et des eaux
2.     Les éventuelles 
    restitutions
B.   La question des interventions 
    depuis le dégagement
III. 
    Des particularités à considérer
A.   « Valoriser le site 
    en l’utilisant »
B.   Prendre en compte tous les 
    publics
1.     Assurer 
    la qualité de l’accueil
2.     Développer 
    l’information du public
 
L’amphithéâtre est une structure apparue entre la fin 
    du II°siècle et le début du I°siècle avant Jésus-Christ (av. J.-C.), en Campanie. 
    Cette création architecturale est révélatrice du succès grandissant des combats 
    de gladiateurs et de la vulgarisation de ces jeux, funèbres à l’origine, qui 
    rendaient hommage aux défunts et se déroulaient sur la place du forum. 
    La popularité de ces jeux a donc bientôt nécessité l’érection d’une structure 
    fixe afin d’accueillir les nombreux spectateurs et éviter ainsi les démontages 
    répétés des gradins en bois installés au forum.
L’amphithéâtre est un monument dérivé du théâtre en 
    ce qu’il reprend la même subdivision de la cavea 
    par une distribution régulière des spectateurs et une hiérarchisation de la 
    qualité des places. La filiation avec le théâtre se limite à la forme car, 
    si la qualité de l’acoustique est primordiale au théâtre, à l’amphithéâtre 
    c’est la visibilité qui est importante. De nombreuses recherches ont présidé 
    à l’élaboration de l’arène parfaite qui offre une qualité de vision identique 
    quelque soit sa place : l’ellipse.
Le souci de fonctionnalité, par l’organisation de systèmes 
    de circulation performants, fut résolu avec la création d’amphithéâtres à 
    structure creuse. La pente naturelle du terrain est ainsi compensée par l’érection 
    de murs rayonnants qui viennent soutenir les gradins de la cavea, 
    ménageant ainsi des espaces de circulation par la création de système complexe 
    de galeries annulaires, travées et escaliers d’accès aux maeniana supérieurs. 
    Un autre avantage réside dans sa souplesse d’implantation, quel que soit le 
    terrain. L’aspect esthétique a également été pris en compte puisque cette 
    structure permet l’édification de façades monumentales, comme en témoigne 
    l’amphithéâtre d’Arles encore aujourd’hui.
Ce dernier semble faire partie des grandes réalisations 
    flaviennes (69 à 96 ap. J.-C.) qui ont vu la création des amphithéâtres de 
    Pouzzoles et du Colisée, édifié entre 72 et 80 à Rome. Si la filiation avec 
    celui de Nîmes est évidente par leur ressemblance éloquente, la nature du 
    lien entre l’amphithéâtre d’Arles et le Colisée reste encore l’objet de débats, 
    ce qui ne permet qu’une datation approximative. Cet édifice, qui se situe 
    parmi les vingt plus grands amphithéâtres du monde romain (136x107 mètres), 
    fut donc construit à la fin du I°siècle ap. J.-C., au nord-est de la colonie 
    césarienne Arelate, fondée en 46 av. J.-C., sur les flancs rocheux de la Hauture, 
    dominant le Rhône. (fig.1.)
La configuration du terrain est peut-être à l’origine 
    de sa position oblique par rapport aux axes strictement perpendiculaires de 
    la cité. Sa construction semble, en tous cas, correspondre à une période d’extension 
    de la ville puisqu’elle nécessita le démantèlement d’une partie de l’enceinte 
    primitive. Les documents sont lacunaires quant à la durée d’utilisation du 
    monument pour des jeux, mais l’arrivée du Christianisme ne semble pas avoir 
    mis un terme définitif à ces pratiques. Il fut cependant transformé en forteresse 
    et servit de refuge à la population lors des invasions barbares du VI°siècle. 
    Les tours, encore visibles aujourd’hui, témoignent de cette occupation médiévale 
    qui transforma l’amphithéâtre en une réelle cité. (fig. 
    2)
Le goût romantique du XIX°siècle pour les édifices antiques 
    fut à l’origine du regain d’intérêt pour ce monument. A partir de 1825, sur 
    l'initiative du Baron de Chartrouse, maire d’Arles, fut décidé le dégagement 
    des deux cent douze maisons édifiées à l’intérieur et contre la façade de 
    l’édifice. Cinq années de travaux permirent d’organiser la première course 
    de taureaux en 1830, pour célébrer la prise d’Alger, redonnant ainsi son identité 
    à l’amphithéâtre par l’attribution de sa fonction première de lieu de spectacle. 
    (fig. 3)
Son classement monument historique en 1840 par Prosper 
    Mérimée marqua le début d’une politique d’intervention jalonnée de campagnes 
    de restaurations, nécessitées par l’état extrêmement dégradé et lacunaire 
    de l’édifice. 
L’inscription, en 1981, du patrimoine romain et roman 
    d’Arles au Patrimoine mondial de l’UNESCO, mit en avant le prestige et le 
    caractère exceptionnel de cet héritage, dont l’amphithéâtre fait partie. Néanmoins, 
    depuis une cinquantaine d’années, il ne fait plus l’objet que d’interventions 
    très ponctuelles. Or, sa situation actuelle exige une action globale d’urgence 
    afin qu’il puisse continuer à être utilisé, action difficile à définir face 
    la particularité de cet édifice, à la fois monument touristique et lieu de 
    spectacle.
La politique d’action actuelle consiste à intervenir 
    le moins possible sur le monument, or dans quelle mesure peut-on envisager 
    la conservation, c’est-à-dire le maintien en l’état de l’amphithéâtre d’Arles, 
    sans avoir recours à la restauration, c’est-à-dire à l’amélioration de cet 
    état, exigé par l’usage qu’il en est fait ? En d’autres termes, comment mettre 
    en valeur un édifice aussi singulier, à la double vocation ?
Il apparaît, tout d’abord, nécessaire d’établir un diagnostic 
    de la situation actuelle du monument afin de mieux appréhender la question 
    des interventions et leur étendue. 
Ce diagnostic se base essentiellement sur une appréhension 
    visuelle de l’édifice, hors analyse scientifique. Les questions auxquelles 
    il faut répondre ici sont : 
-         
    Que reste-t-il en place,
-         
    Dans quel état sont les matériaux,
-         Quel est l’usage du monument actuellement ?
Le premier abord de l’amphithéâtre est assez imposant 
    car sa forme générale est très présente dans sa globalité, malgré les visibles 
    dégradations. Cette impression de bonne conservation est également perceptible 
    au niveau de l’infrastructure, mais pour d’autres raisons.
Au contraire, la vision intérieure du monument est beaucoup 
    plus lacunaire et empêche une approche globale.
L’aspect extérieur du monument est très endommagé par 
    les agressions de l’environnement, et les restaurations successives offrent 
    une vision hétérogène, cependant l’œil perçoit l’ensemble comme un tout. Au 
    niveau de l’infrastructure, la bonne conservation des matériaux est une réalité, 
    mais cette homogénéité d’ensemble est, par contre, perturbée par une organisation 
    des espaces très irrégulière. 
Ce qui reste en place extérieurement, bien que très détérioré, dégage une impression de majesté et de puissance sûrement assez proche de l’effet d’origine. (fig. 4)
 L’environnement actuel y est cependant pour beaucoup 
    puisque le dégagement périphérique du monument, le mettant à bonne distance 
    des premières habitations, ainsi que le majestueux perron nord de 1851, deux 
    opérations dirigées au XIX° siècle par l’architecte Charles Questel, donne 
    de l’ampleur à l’édifice, mais cela sans pouvoir préjuger de la similitude 
    antique. (fig. 5)
La façade, haute de 21 mètres, se compose de soixante 
    travées d’arcades en plein cintre et aux dimensions irrégulières[1], 
    superposées sur deux niveaux et constituées de blocs de pierre taillés en 
    grand appareil,  assemblés à joints 
    vifs.
Chaque arcade est séparée par des piédroits massifs 
    rectangulaires sur lesquels viennent s’adosser des pilastres d’ordre toscan 
    au rez-de-chaussée, et des demi-colonnes engagées d’ordre corinthien reposant 
    sur un petit socle au premier étage. L’architrave, la frise et la corniche 
    séparant les deux étages suivent les décrochements des pilastres et colonnes  en les accentuant, ce qui confère un rythme 
    régulier et un aspect «découpé »[2] à 
    l’ensemble. 
Une particularité, que l’on retrouve à Nîmes, est à 
    noter au niveau des voûtes du premier étage dont l’étroitesse semble souligner 
    l’arcade de façade, comme «un arc doubleau »[3]. 
    (fig. 6)
Le haut de l’édifice est lacunaire mais l’on peut supposer 
    la répétition du rythme de l’entablement au niveau supérieur, comme l’évoque 
    deux restitutions du  XIX°siècle et 
    de 1987 sur le coté ouest du monument. (fig. 
    7 et 8). De même, la 
    présence d’un étage d’attique, aujourd’hui disparu, est confirmée par comparaison 
    avec d’autres amphithéâtres, dont celui de Nîmes notamment. Ce dernier garde 
    encore les traces du système de fixation des mâts du velum 
     qui était sûrement identique à Arles, bien que rien ne l’atteste 
    sur le terrain.
Parmi les ajouts postérieurs, et encore en place actuellement, 
    les plus visibles et qui donnent toute sa particularité au monument, ce sont 
    les trois tours qui surmontent les portes nord, ouest et est de l’amphithéâtre. 
    Ces témoignages médiévaux de la transformation du monument en forteresse viennent 
    confirmer son occupation tardive, supposée par la présence encore visible 
    de deux murs édifiés entre les arcades supérieures, dans la partie nord-est 
    de l’édifice. (fig. 10).
 Enfin, de manière 
    encore plus récente mais non déterminée dans les archives, des grilles ont 
    été posées entre les arcades au niveau du rez-de-chaussée, empêchant ainsi 
    le libre accès au monument.
Ainsi, d’une façon générale, l’aspect extérieur de l’amphithéâtre 
    est assez hétérogène dans les détails, aspect accentué par les multiples remplacements 
    de blocs créant une rupture dans la lecture. Cependant, dans sa globalité, 
    c’est une impression de relative uniformité qui s’en dégage, peut-être aussi 
    «grâce » à son encrassement général.
L’accès aux sous-sols se fait par la travée 60, correspondant 
    à l’entrée nord du monument, qui donne sur une première galerie annulaire 
    en petits moellons. (fig. 9). 
    Celle-ci longe le mur du podium, en suivant sa 
    courbe, et soutient les premiers gradins : c’est la galerie de service 
    (a). Elle est percée de huit 
    portes ouvrant sur l’arène actuelle, anciens sous-sols probablement aménagés 
    pour entreposer la machinerie des spectacles. 
Le mur opposé de la galerie est scandé par quelques 
    ouvertures donnant sur des pièces à la fonction indéterminée, qui amènent 
    parfois directement à la seconde galerie ( c), 
    parallèle à la première. Cette dernière, à l’appareillage identique, en bon 
    état de conservation, et également voûtée, n’est pas présente tout autour 
    du monument car le rocher empêche sa progression par endroits, notamment dans 
    la moitié sud de l’amphithéâtre. Elle ouvre, de manière régulière, dans sa 
    paroi la plus proche de l’arène, sur des pièces (b) 
    qui communiquent, une fois sur deux, avec la galerie intérieure du rez-de-chaussée 
    (C), à laquelle elle correspond 
    en sous-sol. (fig. 11 et 
    12). L’absence de traces 
    évidentes de système de circulation, comme des escaliers, et d’aménagements 
    empêche actuellement de définir la fonction précise de ces pièces. On peut 
    également parfois noter la présence de «gargouilles », dans certaines 
    de ces pièces, permettant probablement l’évacuation des eaux pluviales récoltées 
    au niveau de la cavea, 
    absorbées par le sol perméable[4]. 
    
D’autres locaux sont également accessibles par des ouvertures 
    dans le mur opposé, mais leur irrégularité, souvent due à la topographie, 
    et leurs réutilisations successives rendent encore moins lisible leur rôle 
    antique.  C’est à ce niveau de l’infrastructure 
    et dans la partie nord du monument que sont encore visibles les vestiges du 
    rempart augustéen et d’une tour, inclus dans la construction. (fig. 
    13)
Dans l’axe de la porte nord, une galerie radiale importante 
    relie l’arène actuelle à l’extérieur du monument, par une petite porte latérale 
    dans le perron.
A l'intérieur, on ne constate pas d'aggravation de l'état 
    de conservation des matériaux. La différence se situe dans la difficulté à 
    comprendre la structure, due à la disparition d’une grande partie des aménagements 
    antiques.
L’accès actuel, par la porte nord, introduit le visiteur 
    dans la galerie extérieure du rez-de-chaussée, suggérée en façade, et qui 
    ceint le monument, comme un anneau (A).
La vision en élévation est faussée par l’absence quasi 
    totale du promenoir supérieur. En effet, le sol de la galerie du premier étage 
    (B) était constitué de dalles 
    monolithes, formant également le couvrement de la galerie du rez-de-chaussée, 
    or les quelques éléments restants sont dans un état de dégradation avancé, 
    maintenus par des étais métalliques tout aussi bien conservés. (fig. 
    14). Seule une succession de ces dalles d’origine porte témoignage de 
    l’état antique dans la partie est de l’édifice, état restitué du coté sud lors des réfections 
    d’après-guerre de 1946, sous la direction de Jules Formigé. (fig. 15 et 16). 
    L’originalité de ce couvrement est à noter car il est propre à l’amphithéâtre 
    d’Arles et est peut-être dû au souci de maintenir la régularité de la façade 
    qui, telle quelle, ne permettait pas l’usage traditionnel de la voûte sans 
    modifier la hauteur du premier étage[5]. 
    Cette dernière solution fut, en revanche, adoptée à Nîmes. (fig. 
    17) 
L’amphithéâtre à structure creuse se caractérise, dans 
    son principe, par un système de circulation complexe et développé afin de 
    permettre une fluidité des mouvements et des évacuations rapides, or, l’aspect 
    fonctionnel de ces réseaux a aujourd’hui disparu avec eux.
L’alternance des travées X 
    et Y (fig. 
    9) est maintenue dans le principe, en ce qu’une arcade sur deux offre 
    un accès direct à la cavea, 
    en traversant la galerie intérieure du rez-de-chaussée, de manière systématique 
    (V1 et V2). 
    Cependant, l’alternance n’est plus respectée puisqu’une grande partie des 
    escaliers d’accès à l’entresol ont disparu, et quand ce n’est pas le cas, 
    ils sont restitués dans un appareillage en pierres ou métallique. (fig. 
    18 et 19). De plus, 
    cette répétitivité est contrariée sur les travées axiales, nord-sud et est-ouest, 
    afin de ménager des dessertes directes compatibles avec la fonction magistrale 
    de ces portes (défilé de la pompa, accès aux places d’honneur du 
    podium). (fig. 20)
A partir de l’entresol (D), 
    l’accès à la galerie extérieure du premier étage est, quelques fois, restitué. 
    (fig. 
    21). Les systèmes supérieurs de circulation ont désormais 
    disparu. Seule une partie de l’escalier  menant 
    à l’attique, inclus dans  le mur intermédiaire 
    des travées, est encore visible et permet de supposer l’organisation des réseaux. 
    (fig. 22).Outre ces espaces 
    transversaux ménageant des communications radiales, il existe encore des galeries 
    annulaires horizontales qui sont définies par madame Fincker comme des espaces 
    où s’opèrent les «choix directionnels »[6]. 
    Au niveau du rez-de-chaussée, la galerie intérieure subsiste toujours et est 
    extrêmement utilisée car elle établit le lien entre l’extérieur et la cavea. L’entresol 
    existe encore partiellement en élévation dans sa moitié sud, la partie nord 
    se limitant au niveau du sol. 
Peu de choses donc témoignent de la complexe circulation 
    antique, qui évitait aux personnes des différentes classes de se croiser et 
    de se mélanger.
L’occupation actuelle de la cavea par des gradins modernes offre 
    au moins l’avantage de comprendre la fonction du lieu, proche de son rôle 
    antique, en revanche, cela ne facilite pas la compréhension des structures 
    qui restent en place et qui sont très lacunaires. (fig. 
    23 et 24) 
De la cavea 
    d’origine, il ne reste que les quatre premiers gradins en pierre de taille, 
    desservis par quatorze vomitoires encore en place et utilisés. Hauts d’environ 
    50 centimètres et profonds d’environ 90 centimètres, l’assise peut être estimée 
    à 40 centimètres en moyenne, permettant la circulation des spectateurs, et 
    l’inclinaison de la pente restituée à 54,5%[7]. 
    (fig. 25) 
Cette première série de gradins (maenianum), appelée aussi podium, 
    est séparée du deuxième maenianum 
    par une double hauteur de gradins, encore visible aujourd’hui et soulignée 
    par un garde-corps métallique qui devait être un parapet en pierre, comme 
    cela est le cas à Nîmes.   
Cette deuxième volée, de dix gradins à l’origine, est 
    suggérée actuellement par la reconstitution à l’identique de quatre rangées 
    de gradins, selon le projet de Revoil de 1861, approuvé et réalisé en 1862. A l’œil nu, la distinction se fait par 
    l’utilisation de petits moellons pour la restauration, qui tranche avec l’appareillage 
    massif. Quatorze vomitoires desservent également cette partie, disposés en 
    alternance avec ceux du premier maenianum. 
    
Ces gradins suivent la forme elliptique de l’arène d’origine 
    et ne s’interrompent qu’au niveau des entrées magistrales nord et sud. L’aspect 
    général n’est pas d’une régularité rigoureuse et, même ces parties les plus 
    «antiques » de la cavea, 
    ont subi diverses restaurations et modifications ponctuelles, comme le comblement 
    de lacunes par des éléments modernes en bois et métal. Les mêmes matériaux 
    ont été utilisés pour l’édification des gradins supérieurs, qui s’élèvent 
    jusqu’au-dessus de l’entresol. Dans la partie inférieure du podium, 
    une autre série de gradins, en bois ceux-ci, vient donner une forme particulière 
    à l’arène, tenant plus de l’ovale que de l’ellipse. Ils se trouvent donc en 
    contrebas du mur du podium, constitué de grandes 
    dalles en pierre dure hautes de 2,36 mètres, soigneusement appareillées à 
    l’origine, et qui séparait la cavea 
    de l’arène antique. (fig. 26)
Un remontage de ce mur, dans la partie sud-ouest de 
    l’édifice, donne une idée de son état antérieur, avec son couronnement arrondi. 
    Les traces d’une inscription monumentale sont encore visibles, rappelant l’évergétisme 
    d’un magistrat local C.Junius Priscus. (fig. 
    27). La vision de l’amphithéâtre est donc largement modifiée par rapport 
    à son aspect antique, d’autant que le niveau actuel de l’arène semble se situer 
    à environ 2 mètres en dessous de la situation d’origine. Le seuil des quatre 
    portes axiales, s’ouvrant dans le mur du podium, 
    indique un niveau supérieur du sol, confirmé par l’aspect grossier des blocs 
    soutenant ce mur, qui ne devaient pas être visibles. Les traces, au sommet 
    de ces blocs, suggèrent également un système de poutraisons pour soutenir 
    le plancher en bois de l’arène. (fig. 
    28)
L’état actuel de l’amphithéâtre permet donc difficilement 
    de l’imaginer dans son aspect antique, difficulté que l’état des matériaux 
    utilisés n’atténue pas, loin de là. L’absence de programmes de restaurations 
    générales et la pratique de réparations ponctuelles donnent, en effet, une 
    allure hétéroclite au monument, ce qui ne facilite pas toujours sa lecture. 
    
Le matériau principal utilisé dans la construction de 
    l’amphithéâtre est, bien évidemment, la pierre. D’autres éléments, annexes, 
    peuvent être considérés comme partie prenante du monument, tels les gradins 
    modernes, mais nous ne les traiterons pas ici.
La pierre étant le matériau le plus résistant de l’époque, 
    il est normal de le retrouver à tous les niveaux de l’édifice : structure 
    et infrastructure. Malgré des dégradations visibles, le fait qu’il soit toujours 
    debout, après presque 2000 ans de péripéties, témoigne de la légitimité de 
    ce choix et de la qualité de la mise en œuvre. Cependant, les dommages sont 
    là, il apparaît donc intéressant d’analyser, en premier lieu, la nature des 
    matériaux utilisés pour mieux appréhender les dégradations et  comprendre les mécanismes de l’altération.  
    
L’analyse est ici réduite à une appréhension visuelle, 
    faute d’études scientifiques préexistantes, par conséquent son exhaustivité 
    peut être sujette à caution. L’aspect extérieur est donc le seul paramètre 
    pris en compte pour déterminer la nature des matériaux utilisés, le degré 
    d’altération servant, le plus souvent, d’indicateur. 
L’édifice semble constitué de pierres de différentes 
    natures.
Les pierres de taille sont visibles au niveau du gros 
    œuvre, c’est-à-dire pour la façade, la galerie extérieure du rez-de-chaussée 
    dans son élévation ainsi que pour la plupart des arcades et portes des galeries 
    et travées. Outre un avantage technique évident pour la construction d’un 
    édifice aussi haut (21 mètres), l’emploi de ces blocs, soigneusement appareillés, 
    était, peut-être, également motivé par un souci esthétique, conférant à l’ensemble 
    une certaine majesté et soulignant les points de passages.
Visuellement, cette pierre a une couleur beige-crème, 
    un aspect assez homogène avec des inclusions de coquillages fossilisés disposés 
    en strates, et un grain qui semble relativement moyen. Il s’agit donc d’une 
    roche sédimentaire, d’un calcaire, dont la provenance ne peut être affirmée 
    avec certitude. Les archives parlent souvent de la pierre de Fontvieille, 
    utilisée aussi au théâtre d’Arles, ou de celle des Baux[8]. 
    Dans tous les cas, les caractéristiques sont similaires et il apparaît logique 
    que l’approvisionnement se soit fait dans une carrière proche, pour des raisons 
    pratiques de transport[9]. 
    De même, les blocs de remplacement utilisés pour des restaurations récentes, 
    parfois très visibles en façade, sont probablement de même nature avec un 
    moindre degré d’altération .
Ce même type de calcaire, facile à travailler, semble 
    avoir été employé dans d’autres parties de l’édifice, notamment pour les parois 
    des galeries annulaires intérieures et travées du rez-de-chaussée, de l’entresol 
    et des sous-sols ainsi que pour l’édification des tours. En effet, la taille 
    et l’appareillage soignés de ces petits moellons tranchent avec l’aspect plus 
    rude de ceux utilisés dans les voûtes de ces mêmes parties. (fig. 
    29)
 On peut supposer, 
    pour ces derniers, la présence d’un calcaire, puisque les caractéristiques 
    visuelles sont proches des autres pierres, mais de nature plus dure, ce qui 
    expliquerait une taille moins régulière. Leur présence est également à signaler, 
    comme matériau de «fourrage», à l’intérieur des murs des galeries et des travées. 
    C’est la technique de l’emplecton, terme de Vitruve désignant une maçonnerie fourrée (remplissage 
    intérieur), qui est donc composée de ces pierrailles non dégauchies, noyées 
    dans un mortier en même temps que les moellons de parements[10]. 
    (fig. 30). Les gradins restaurés 
    au XIX° siècle du deuxième maenianum  ainsi que les murs médiévaux des arcades, semblent 
    également faits à partir de ce calcaire. 
De couleur plus grisée, 
    les blocs des premiers gradins antiques et des emmarchements, ainsi que les 
    dalles du promenoir supérieur semblent plus proches du calcaire dur des petits 
    moellons précédents que des blocs de calcaire coquillé du gros œuvre, malgré 
    une similitude dans la taille en grand appareil.
Enfin, les dalles de parement du mur du podium 
    ont un aspect plus blanchâtre. Ce calcaire, de structure cristalline, rappelle 
    le marbre, ce qui expliquerait son utilisation comme ornement.
Compte tenu de la durabilité des différentes roches 
    en présence, c’est-à-dire de leur résistance aux dégradations, on peut déduire 
    de ces observations des propriétés différentes.
Ainsi, le calcaire coquillé, le plus utilisé sur le 
    monument, semble beaucoup plus sensible à certains types d’agressions, sensibilité 
    peut-être favorisée par une porosité assez élevée et une dureté (résistance 
    à la rayure) amoindrie. Au contraire, sa résistance mécanique aux charges 
    ou aux chocs doit être plutôt bonne, ou devait l’être dans son état d’origine, 
    vu l’usage qu’il en a été fait et l’absence de fissures importantes.
Le calcaire des voûtes et de l’emplecton a une dureté visiblement plus élevée compte tenu de l’état 
    de sa structure, relativement bonne par rapport aux circonstances de sa mise 
    en œuvre. En effet, les voûtes de la galerie annulaire de l’entresol, dans 
    son état actuel, sont soumises à la violence des pluies, or, la pierre en 
    elle-même ne semble subir que des dégradations de surface, ce qui laisse supposer 
    une porosité peu importante. De même, une partie de la structure des gradins 
    modernes repose sur ces voûtes peu épaisses, or, outre une répartition des 
    charges atténuant la compression directe, cela indique cependant une résistance 
    mécanique élevée. (fig. 31)
Enfin, la pierre utilisée pour les gradins antiques, 
    le mur du podium et le promenoir supérieur, doit 
    avoir le degré de compaction le plus élevé. Ainsi, les gradins, par leur utilisation 
    intensive et leur prise au vent et à la pluie, ne sont que peu détériorés, 
    ce qui suppose également une dureté très importante. L’état des dalles du 
    podium et du promenoir est beaucoup plus dégradé 
    mais pour d’autres raisons. 
 « Tous 
    matériaux placés dans un environnement déterminé tendent à se mettre en équilibre 
    avec lui »[11]. La modification de l’environnement oblige le matériau à se transformer, 
    ce qui aboutit à un changement rapide et évident de ses caractéristiques originelles : 
    c’est l’altération.
L’action combinée de l’eau et des sels est ce qui engendre 
    le plus de dégradation sur le monument. Les sels viennent modifier la composition 
    minéralogique de la pierre et l’altèrent par le phénomène de cristallisation 
    saline. 
Ce phénomène peut s’expliquer ainsi : la pierre 
    poreuse aspire les molécules d’eau comme une éponge ; ces molécules pénètrent 
    dans les capillaires de la pierre et se déplacent facilement entre ceux-ci 
    en fonction des conditions thermohygrométriques externes ; les sels se 
    dissolvent dans l’eau et lorsque la température augmente, l’eau s’évapore 
    en remontant à la surface ; les sels restent présents dans les capillaires 
    après évaporation ; ils cristallisent, soit en surface (efflorescence), 
    soit au-dessous de la surface (subflorescence), provoquant la désagrégation 
    de la pierre qui se manifeste par une exfoliation de la surface ou un détachement 
    de croûtes superficielles en plaques. 
La cristallisation saline 
    est le mécanisme d’altération qui se retrouve sur l’ensemble du monument. 
    Une des conséquences les plus visibles de ce phénomène est l’alvéolisation, 
    principalement localisée sur l’anneau extérieur du monument, 
    en façade et dans la galerie. (fig. 
    32). A l’intérieur également, de manière moins développée, certains cas 
    sont à signaler, toujours sur des blocs de même nature. Cette dégradation 
    se caractérise par des enlèvements de matière très importants, formant des 
    alvéoles parfois profondes, d’où le nom. Cela donne un aspect de «gruyère » 
    à la pierre subissant ce genre d’altération avec parfois, dans sa forme la 
    plus exacerbée, une désagrégation  du matériau telle que le profil original du 
    bloc disparaît complètement.
Les sels actifs dans ce cas sont essentiellement issus 
    de l’eau de pluie, probablement chargée de chlorure provenant de l’eau de 
    mer pulvérisée portée par les vents, et de sulfates dus à la pollution atmosphérique. 
    Une autre source de sels est à chercher dans le sol, où l’eau de ruissellement 
    ou de la nappe phréatique, chargée de nitrates, pénètre dans la pierre par 
    succion capillaire. Ces deux sources, venant du bas et du haut du monument, 
    expliquent la présence d’un front de capillarité, lieu de rencontre des différents 
    sels, où la pierre est beaucoup plus attaquée que dans les parties périphériques. 
    (fig. 33). L’action du vent, 
    parfois violent sur ce point en hauteur, fonctionne comme un accélérateur 
    de la dégradation, car il creuse la pierre, emportant la surface dégradée, 
    surtout au niveau des strates de sédiments, et les sous-couches attaquées 
    par la cristallisation.
Les premières phases du processus de dégradation donnent 
    un aspect érodé général à tous les blocs de même nature, atténuant ainsi les 
    contours et adoucissant les arêtes qui devaient être vives à l’origine.
L’état de dégradation des dalles du podium 
    et du promenoir, évoqué plus haut, est essentiellement dû à l’ajout de goujons 
    et d’étais en fer. Le fer est un matériau moins stable chimiquement que la 
    pierre, qui se corrode rapidement sous l’effet des changements climatiques, 
    entraînant une augmentation de son volume par formation de couches d’oxydes, 
    d’hydrates ou de carbonates. Cette corrosion provoque la formation de sels 
    solubles dans l’eau qui attaquent la pierre et qui lui donne une couleur rouille 
    typique. Le ciment ajouté, afin d’améliorer l’adhésion au support des dalles 
    du podium , est néfaste pour les mêmes 
    raisons : production de sels hydrosolubles dangereux. (fig. 
    34 et 35) 
Enfin, un autre phénomène d’altération chimique se manifeste 
    par la présence de croûtes noires, qui ont d’ailleurs plutôt l’aspect de coulures, 
    et qui sont présentes de manière très localisée sur l’ensemble de l’édifice. 
    Ainsi, l’endroit le plus visible de leur installation est l’intérieur des 
    arcades du premier étage, sur les voûtes. Or, en y regardant de plus près, 
    on constate leur présence sur l’ensemble des blocs de la galerie annulaire 
    extérieure, que ce soit au rez-de-chaussée ou à l’étage. (fig. 
    36 et 37). En façade 
    également quelques traces sont visibles mais que dans des parties en retrait, 
    davantage protégées de la pluie qui doit avoir un effet lessivant par rapport 
    à ce genre de dégradation, comme sous la corniche, par exemple. La pollution 
    atmosphérique est à l’origine de la formation de ces dépôts. Ils sont de cohésion 
    et d’adhérence variables, et composés de différentes particules, poreuses 
    ou non, issues de la combustion du pétrole et du charbon, liées par des cristaux 
    de gypse. C’est ce gypse qui est une des principales causes d’altération par 
    les croûtes noires. En effet, il est issu de l’oxydation des composés de soufre, 
    contenus dans l’atmosphère, en acide sulfurique ou en sulfates, qui réagit 
    avec le carbonate de calcium, composant du calcaire, pour donner le sulfate 
    de calcium ou gypse. L’altération par ces croûtes noires est donc provoquée 
    par une corrosion chimique mais aussi par la cristallisation des sels présents 
    dans ces dépôts. Ces mécanismes peuvent être accentués par l’épaississement 
    de cette croûte qui, de ce fait, devient moins poreuse et, donc limite ces 
    échanges avec la pierre, l’étouffant, provoquant des comportements thermiques 
    et mécaniques différents. La désintégration du matériau sous-jacent altéré 
    est très visible dans ce cas car la pierre, plus claire mais « rongée », 
    réapparaît à côté des dépôts noirâtres. (fig. 
    38)
Les altérations physiques les plus visibles sur le monument 
    semblent être dues à la mise en œuvre. L’action de l’homme est donc la plus 
    évidente à ce niveau. En effet, les altérations observées sur le monument 
    de cet ordre, peuvent être identifiées comme les différentes associations 
    de matériaux faites par l’homme au moment de la construction ou des «réparations ». 
    Mais ce sont les écarts thermiques qui sont réellement à l’origine de ces 
    dégradations, par la pression mécanique engendrée.
Les altérations inhérentes à la construction sont visibles 
    surtout au niveau des dalles du promenoir. La pose d’étais en fer, censés 
    les soutenir, les a bloquées de façon rigide et a crée des tensions inhérentes 
    aux différences de dilatation entre les deux matériaux. En effet, la pierre 
    ayant une conductibilité, c’est-à-dire une capacité à propager la chaleur, 
    deux fois moindre que le métal, ce dernier est plus sensible aux variations 
    climatiques et donc se dilate de manière plus importante. Ainsi, ce véritable 
    carcan métallique a entraîné de multiples ruptures, allant jusqu’à l’éclatement 
    de la pierre. L’encastrement des dalles n’a fait qu’ajouter à leur fragilité 
    en créant des tensions supplémentaires. (fig. 
    39)
Au niveau des dalles du podium, 
    le système de fixation du XIX°siècle par des goujons en fer, a provoqué le 
    même problème de pression mécanique dû à des différences de dilatation et 
    se matérialisant par des fissures et des enlèvements en plaques. 
La biodégradation est un phénomène, dû à l’action des 
    êtres vivants, qui peut se définir ainsi : « N’importe quel type 
    d’altération irréversible, conséquence de l’activité métabolique d’un ou plusieurs 
    populations vivantes, quelque soit l’ordre de grandeur des individus qui les 
    composent »[12]. 
    
Le phénomène le plus répandu de biodégradation est la 
    micro-végétation localisée sur les voûtes internes des galeries te travées. 
    Compte tenu de l’atmosphère humide et sombre, il peut s’agir d’algues et de 
    champignons microscopiques, producteurs d’acides très corrosifs.
Ainsi, les algues, d’aspect noirâtre ou verdâtre, libèrent 
    des acides qui décomposent le carbonate de calcium du calcaire, c’est pour 
    cela qu’elles se développent essentiellement en périphérie des moellons dont 
    la porosité est inférieure à celle du mortier de chaux qui les lient, véritable 
    garde-manger pour elles. Les champignons, quant à eux, produisent des acides 
    organiques qui forment, avec le calcium, le fer ou le potassium, des sels 
    solubles (acétates, citrates, …) provoquant des efflorescences salines, des 
    tâches colorées ou des boursouflures. (fig. 
    40 et 41)
Un autre type de micro-végétation, localisé davantage 
    à l’extérieur du monument et caractérisé par ses couleurs vives : les 
    lichens. Ils se développent essentiellement sur le sommet de l’anneau extérieur 
    et ont une action métabolique acide vis-à-vis des blocs calcaires qu’ils recouvrent. 
    (fig. 42)
Les végétaux, s’insérant dans les joints ou les fissures, 
    ont également une action chimique sur les pierres par les acides humides qu’ils 
    libèrent, mais aussi une action mécanique par la croissance des racines à 
    l’intérieur des failles. (fig. 
    43)
Enfin, un autre agent de dégradation par action chimique 
    est situé dans les excréments de pigeons qui, chargés d'ammoniac, décomposent 
    le carbonate de calcium et réduisent la surface de la pierre en poudre.
Un autre aspect qu’il convient d’aborder afin de mieux 
    appréhender la situation de l’amphithéâtre, est son utilisation.
En effet, si sa fonction de lieu de spectacle se perpétue 
    à l’heure actuelle au travers des manifestations taurines et folkloriques, 
    sa qualité de lieu touristique, très visité, introduit une seconde dimension 
    à son utilisation dont il faut tenir compte.
Ces deux aspects de l’usage du monument sont en déséquilibre 
    actuellement et ces pratiques induisent des problèmes non négligeables.
L’observation de la structure et de son occupation semble 
    indiquer une utilisation privilégiée de l’amphithéâtre en tant que lieu de 
    spectacle, fonction première du monument, mais au détriment de l’aspect touristique.
Les billetteries sont les premières structures que le 
    visiteur ou le spectateur rencontre lors de sa venue à l’amphithéâtre. Toutes 
    deux situées au niveau de l’entrée nord, seul accès à l’intérieur du monument, 
    elles sont suffisamment proches pour susciter une inévitable comparaison. 
    (fig. 44 et 45)
Si la billetterie des visiteurs se caractérise essentiellement 
    par sa discrétion, cela est dû au peu d’espace dont elle dispose. En revanche, 
    le bureau de location des places de spectacles est visuellement inévitable 
    car il occupe toute la largeur d’une alvéole dans la galerie extérieure du 
    rez-de-chaussée et aborde frontalement le public. Cette installation qui, 
    de toute évidence, est faite pour être vue et reconnue, a le mérite d’offrir 
    un espace de travail suffisamment grand et confortable à son personnel, ce 
    qui n’est pas forcément le cas pour la billetterie des visiteurs, dont la 
    vétusté est notoire. 
Une fois les places achetées, il s’agit pour le public 
    de s’orienter dans le monument. Là aussi, les moyens mis à disposition divergent. 
    Pour le spectateur, retrouver sa place rapidement est facilité par une numérotation 
    assez simple des travées de 1 à 60, en commençant par la travée à l’est de 
    la porte nord, un découpage des niveaux de gradins compréhensible et, souvent, 
    une habitude du lieu qui permet une orientation facile. Le visiteur, présent 
    pour la première fois et dont le but n’est pas de trouver une place sur les 
    gradins, se trouve plus démuni dans son approche car il manque d’information. 
    Certes, une plaquette est vendue à la billetterie, permettant d’appréhender 
    historiquement l’amphithéâtre, de le resituer dans son contexte et d’envisager 
    ce qu’il fut, mais la vision actuelle de l’édifice et sa compréhension sont 
    des aspects encore obscures. Or, face à cet ensemble lacunaire, l’imagination 
    requise pour envisager un état originel, malgré des explications, peut faire 
    défaut sans la présence d’indices pertinents sur le terrain. Le seul « parcours » 
    proposé est la visite de la tour nord, pour admirer le point de vue. (fig. 
    46) 
Le déplacement dans les galeries et travées, véritable 
    dédale pour le néophyte, amène inévitablement le public au niveau des gradins, 
    car l’important c’est l’arène, qu’on soit touriste ou aficionado. Le problème 
    se situe ici dans l’évidente inadéquation du système de gradins en place par 
    rapport au monument, à sa mise en valeur et à sa protection. En effet, les 
    gradins situés au niveau de l’arène occupent un espace originellement dévolu 
    à la piste, ce qui modifie sa forme, qui n’est plus elliptique, et soumet 
    le mur de podium aux frottements. De plus, 
    leur installation ne semble pas avoir été prévue pour un usage à long terme, 
    vu les matériaux utilisés et leur agencement. (fig. 
    47). La structure métallique des gradins supérieurs permet, par contre, 
    une assez bonne lecture de l’ensemble de l’amphithéâtre par un effet de «transparence ». 
    Toutefois, lorsque le visiteur est situé au niveau de l’entresol, dans sa 
    partie découverte, il se retrouve derrière la structure des gradins et sa 
    vision  est gênée par celle-ci. (fig. 
    48). Certes, ce point de vue était inexistant à l’origine car cette partie 
    était voûtée, mais au regard de la situation actuelle, un compromis s’avère 
    peut-être nécessaire, dans la mesure où il satisferait le plus grand nombre.
Un autre aspect, induit par la prédominance de la fonction de spectacle du monument, est l’important support logistique mis en place pour 
    en assurer le bon déroulement.
Comme à l’origine, on retrouve l’essentiel de ces structures 
    installées dans les sous-sols de l’amphithéâtre.
Ainsi, de part et d’autre de l’axe nord, se développent 
    des locaux réutilisés en grande partie pour loger les installations nécessaires 
    à l’organisation des spectacles taurins : vestiaires des raseteurs, installations 
    sanitaires, infirmerie, bloc opératoire, et chapelle des toreros. De l’autre 
    coté, dans l’axe de la porte sud, la même galerie radiale semble se développer 
    beaucoup moins profondément, mais elle est à demi enterrée, ce qui ne permet 
    pas une utilisation similaire. Toutefois, le toril y a été installé autour, 
    dans la galerie de service. A ce niveau, des locaux techniques ont également 
    été installés, pour le système électrique notamment, et du matériel mobile, 
    comme des barrières, est stocké de manière aléatoire dans les galeries annulaires.
A l’heure actuelle, cette occupation n’est pas vraiment 
    gênante dans la mesure où les infrastructures ne sont pas visibles dans leur 
    totalité par le visiteur. Dans les visites guidées, seule une partie de la 
    galerie proche de l’arène est visitable. Le reste n’a pas été aménagé pour 
    cela, ainsi le système d’éclairage est parfois inexistant. De plus, l’usage 
    qu’il en est fait doit être assez proche de la fonction antique : cages 
    des fauves (carceres), loges pour les 
    gladiateurs, chapelle (sacellum). L’absence 
    de locaux aménagés sous la piste, comme ce devait être le cas à l’origine, 
    réduit l’occupation des sous-sols à la proximité de l’arène par souci d’accessibilité 
    et de commodité.
De ce fait, une partie de la logistique a été installée 
    au niveau des galeries et travées de la superstructure, l’aménagement y étant 
    plus aisé. Ainsi, des armoires métalliques sont mises dans les passages, des 
    barrières sont entreposées dans les travées, des billetteries mobiles sont 
    installées contre les grilles et des espaces sont réoccupés. De même, le système 
    d'alimentation électrique court le long des murs. (fig. 
    49 - 50 - 51 
    - 52).
Ils sont de deux ordres : d’une part, les conséquences 
    néfastes pour le monument et, d’autre part, celles dommageables pour le public.  
               
L’état de la pierre, élément fondamental constituant 
    le monument, a été analysé précédemment. Les seuls éléments modernes abordés 
    furent ceux ajoutés à la pierre, comme les étais métalliques.
Par contre, les structures modernes coexistantes avec 
    la pierre sur le monument, non encore évoquées, sont intéressantes à étudier 
    ici car elles entraînent des modifications dans la structure qui peuvent être 
    dommageables.
Ainsi, les gradins, installés pour recevoir les spectateurs 
    en remplacement des aménagements antiques, sont-ils une source importante 
    d’inconvénients aujourd’hui, au-delà de la question esthétique. Outre les 
    problèmes de charge mécanique que font subir les gradins supérieurs aux voûtes 
    de l’entresol, sur lesquelles ils prennent en partie appui, c’est surtout 
    un problème d’entretien et de vétusté qui est ici à noter.
En effet, hors la saison des spectacles tout du moins, 
    les gradins ne sont pratiquement jamais nettoyés. De plus, ils subissent les 
    intempéries et les mauvais traitements du public, d’où un état assez dégradé 
    des structures en bois.
Cette situation est regrettable car, en basse saison, 
    le monument reste ouvert à la visite, ce qui donne une impression de négligence 
    au public. 
D’autres ajouts récents viennent perturber la structure 
    du monument, toujours inhérents à sa réutilisation. En fait, c’est moins l’usage 
    des espaces qui posent problème que les conditions de leur aménagement. Ainsi, 
    au niveau des sous-sols, l’infirmerie, les vestiaires ou le toril, ont été 
    faits sans vraiment tenir compte de l’espace antique occupé et en le modifiant 
    pour lui donner un aspect moderne. C’est ainsi que les vestiaires rectangulaires, 
    en matériaux préfabriqués, ont été installés en 1978 dans une galerie annulaire 
    voûtée, l’occultant entièrement. L’aspect utilitaire de ces espaces entraîne 
    également une négligence au niveau de l’entretien qui peut aller jusqu’à la 
    transformation de certains endroits en véritables dépotoirs. (fig. 
    53)
Le parpaing est également fréquemment utilisé pour diviser 
    les espaces. Cela est à constater au niveau du toril mais également pour boucher 
    certaines alvéoles de la galerie intérieure du rez-de-chaussée. (fig. 
    54). Or, autant du point de vue esthétique qu’historique, ce type de matériau, 
    utilisé à nu, n’est peut-être pas le plus approprié pour ce genre de monument.
Enfin, au niveau de la galerie extérieure du rez-de-chaussée, 
    de nombreuses alvéoles sont obstruées par des palissades ou des murs en béton 
    et servent à entreposer du matériel. L’une d’elles a même été réaménagée pour 
    y installer des bureaux. (fig. 
    55 - 56 - 57)
Tout ceci concerne davantage l’amphithéâtre car cela 
    a attrait, en priorité, à sa structure, mais le public subit aussi, plus ou 
    moins directement, ces inconvénients.
Les problèmes que peut rencontrer régulièrement le public 
    ne sont pas forcément les plus graves. Il s’agit essentiellement d’une question 
    de confort et cela, surtout pour le spectateur qui subit, en plus, la foule 
    et la chaleur en période estivale.
En effet, les gradins ne sont pas vraiment adaptés à 
    une station assise prolongée et la visibilité, élément fondamental dans ce 
    type d’édifice, ne doit pas toujours être satisfaisante, surtout pour les 
    spectacles nocturnes compte tenu du système d’éclairage en place actuellement.
Les installations sanitaires n’améliorent pas le bien-être 
    du public, vu leur nombre (3 pour les femmes) largement insuffisant par rapport 
    à la fréquentation, qui est en moyenne de 10000 personnes lors des spectacles, 
    et vu leur vétusté notoire. (fig. 
    58). Les normes d’hygiène ne sont donc pas vraiment respectées, hygiène 
    que le nombre de poubelles et de points d’eau ne contribue pas à favoriser.
Les questions de sécurité sont autrement plus importantes 
    et lourdes en conséquence pour le public. Heureusement, les accidents sont 
    assez rares mais le danger reste présent. En effet, l’un des principaux inconvénients 
    du monument, ce sont ses vides, très nombreux, et le balisage de ces zones 
    dangereuses reste lacunaire. Ces parties interdites pour éviter une chute 
    ou des zones fragiles de l’édifice, sont matériellement signalées par des 
    chaînettes, agrémentées ou non de petits panneaux «sens interdit », ou 
    par des barres de fer. (fig. 
    59). Dans les deux cas, ces systèmes empêchent symboliquement le passage, 
    mais la vigilance reste le moyen le plus sûr d’éviter un accident car certains 
    endroits sont presque dans l’obscurité, notamment dans la galerie du rez-de-chaussée.
Lors des spectacles, l’accès à la tour nord, qui permettait 
    au public de s’installer sur les extrados des arcades de l’anneau extérieur, 
    est désormais interdit et l’on comprend pourquoi. Mais, mis à part cette mesure 
    préventive, le visiteur reste libre de son comportement. (fig. 
    60). Un autre souci relatif à des questions de sécurité est le problème 
    d’évacuation du monument en cas de danger. L’ouverture des quatre portes axiales 
    pour la sortie des spectacles est suffisante en temps normal, mais elle ne 
    permet peut-être pas d’éviter les mouvements de panique et les stationnements 
    prolongés et dangereux dans les galeries. Dans ce cas, l’ouverture des autres 
    grilles mobiles doit être extrêmement rapide.
Ainsi, l’amphithéâtre d’Arles est un monument très lacunaire 
    dont l’utilisation régulière, depuis son dégagement, exige, actuellement, 
    une restauration d’ensemble afin de lui permettre de continuer à exister.
Pour cela, une intervention d’urgence est nécessaire, 
    compte tenu de l’état de dégradation du monument, mais la définition d’une 
    politique d’action est également indispensable, or, nous allons voir que les 
    paramètres à considérer sont très divers, voire divergents.
Il ne peut y avoir une solution toute faite aux problèmes, 
    ni même une seule politique d’intervention envisageable.
En effet, il s’agit de trouver un compromis entre les 
    différents acteurs du projet de restauration (la municipalité, la conservation 
    régionale des monuments historiques et l’architecte en chef des monuments 
    historiques), qui peuvent avoir des intérêts et des objectifs différents, 
    et prendre en compte la particularité du monument.
Comme pour toute intervention sur les monuments historiques, 
    la Charte de Venise 
    de 1964 sous-tend le projet en posant les principes fondamentaux de conservation 
    et de restauration, spécifiques à chaque étape.
Ces actions sont induites par la nécessité d’intervenir 
    rapidement pour la sauvegarde «physique » du monument, d’où l’attention 
    première portée à la structure.
« La conservation et la restauration des monuments 
    constituent une discipline qui fait appel à toutes les sciences et à toutes 
    les techniques qui peuvent contribuer à l’étude et à la sauvegarde du patrimoine 
    monumental. » - article 2 de la 
    Charte de Venise 
Ces différentes sciences et techniques, contribuant 
    à l’étude du monument, vont permettre, par la connaissance du matériau et 
    de ses altérations, de définir une politique d’intervention sur la structure, 
    la plus appropriée. Celle-ci doit respecter l’œuvre, donc être sans danger, 
    et elle doit également être minimum, donc davantage ralentir les processus 
    d’altération que les stopper.
Cette étude élémentaire, qui n’a jamais été réalisée, 
    se fait à partir d’échantillons prélevés de chaque type de pierre et des différents 
    éléments d’altération, comme les croûtes noires ou les mousses et algues, 
    par grattage.
Les analyses minéralogiques et pétrographiques effectuées 
    sur le matériau pierreux viennent confirmer ou infirmer les résultats de l’examen 
    macroscopique fait au préalable sur le terrain, ayant permis la reconnaissance 
    des minéraux composant la roche, en l’occurrence des calcaires de différentes 
    natures.
L’examen en coupe au microscope établit la stratigraphie 
    des minéraux qui sont, ensuite, analysés en lames minces au microscope polarisant 
    pour les identifier. On peut ainsi établir la genèse de la roche, la classer 
    et déterminer sa provenance, ce qui, pour l’amphithéâtre, va permettre de 
    vérifier les hypothèses émises dans les archives[13].
Afin d’obtenir des informations sur les mécanismes d’altération, 
    comme pour la pierre, l’examen en coupe au microscope des croûtes noires et 
    des dépôts superficiels permet de visualiser les couches successives, dont 
    la composition est déterminée par analyse au microscope stéréoscopique et 
    électronique à balayage. Le recours aux rayons X est utile pour identifier 
    les phases cristallines de ces dépôts, complément important de la compréhension 
    du processus de dégradation.
Les analyses chimiques sont intéressantes à effectuer 
    pour choisir la technique de nettoyage la plus adaptée, afin qu’elle ne soit 
    pas un facteur aggravant d’altération. En connaissant la composition chimique 
    qualitative et quantitative de chaque matériau utilisé ainsi que des salissures 
    à enlever, le choix du nettoyage pourra être plus pertinent, en fonction des 
    propriétés déduites. Ces propriétés, qui viennent corroborer ou non celles 
    induites par l’observation, donnent des indications sur les capacités techniques 
    des pierres, que des tests particuliers viennent compléter, pour déterminer 
    la densité, la résistance à la compression, à la traction ou à la flexion. 
    Un état de conservation général du matériau peut ainsi être envisagé.
La nature des différents sels présents dans la roche 
    peut également être déterminée par ce type d’analyse, ce qui est très intéressant 
    dans le cas de l’amphithéâtre d’Arles puisque le phénomène de cristallisation 
    saline est une des causes d’altération les plus répandues sur le monument. 
    Une série de tests supplémentaires peut également apporter des compléments 
    d’information, comme la mesure du degré de salinité par rapport à la propriété 
    capillaire de la pierre. Savoir, de manière précise, d’où viennent ces sels 
    et quelle est leur nature, permet de mieux appréhender les différents mécanismes 
    de dégradation et d’envisager les moyens de les enrayer.
L’identification des différentes plantes, algues microscopiques, 
    champignons, mousses ou lichens se fait grâce à des analyses biologiques à 
    partir d’échantillons. Les résultats obtenus vont donc permettre de choisir 
    un biocide adapté à chaque élément dégradant, qui devra être sans danger pour 
    le matériau et l’utilisateur.
Ces différentes analyses, en déterminant les caractéristiques 
    des matériaux utilisés et en définissant les différentes altérations, devraient 
    aboutir à l’établissement d’une cartographie précise de chaque type de pierre 
    et dégradation.
La nécessaire localisation des différents résultats 
    issus des examens, se fait à partir de relevés sur le monument. Ce travail 
    sur le terrain est complété par l’étude technique de l’environnement qui permet 
    d’évaluer l’influence de celui-ci en tant que facteur causal ou aggravant 
    de la dégradation.
L’étude de l’hydraulique semble être une priorité, pour 
    l’amphithéâtre d’Arles, compte tenu des nombreux problèmes liés à l’eau.
A l’exemple de Nîmes, les chemins d’eau sont à étudier 
    afin de trouver une solution pour maîtriser ce facteur majeur d’altération. 
    La pénétration de l’eau de pluie dans la pierre semble se faire soit directement 
    au niveau des surfaces en contact avec elle, soit par infiltration, au travers 
    de surfaces non étanches, permettant une circulation verticale de haut en 
    bas dans la structure du monument.
Une étude hydrogéologique serait également appropriée 
    afin de mieux analyser les éventuels effets du ruissellement de l’eau de pluie 
    sous le monument et des remontées capillaires, de cette eau et de celle provenant 
    de la nappe phréatique, cette fois de bas en haut.
Une étude géologique peut s’avérer également intéressante. 
    Cependant, il s’agirait davantage d’aborder la morphologie du terrain plutôt 
    que d’analyser sa structure. En effet, celle-ci s’appréhende facilement par 
    les affleurements visibles du côté ouest de l’amphithéâtre, ce qui éviterait 
    le recours à des carottages. (fig. 
    61). Cette étude topographique pourrait se faire par des sondages géologiques 
    afin de déterminer le profil de la pente et révéler ainsi une éventuelle dépression.
Compte tenu de l’usage du monument, certaines mesures 
    devraient révéler l’incidence technique de son utilisation actuelle sur sa 
    structure. Ainsi, on peut envisager, comme à Nîmes, un relevé des fissures 
    éventuelles, en considérer les causes (poids supporté par les gradins, vibrations 
    inhérentes aux mouvements de foule et aux spectacles, mouvements du terrain) 
    et étudier leur évolution.
Enfin, la mesure du taux de pollution à différents endroits 
    du monument et à différents moments, de la journée et de l’année, est un paramètre 
    intéressant à étudier en ce qu’il révèle, notamment, l’incidence des pluies 
    et du vent comme propagateurs ou dissipateurs de la pollution atmosphérique. 
    Cependant, l’interdiction de stationner autour de l’édifice, depuis 1996, 
    devrait atténuer l’importance de ce problème.
L’outil informatique apparaît approprié pour regrouper 
    les données de ces divers relevés, permettant de réaliser ainsi une modélisation 
    du monument, le faisant évoluer selon les paramètres enregistrés, et de définir 
    une politique d’intervention plus adéquate[14]. 
    
Certains principes, issus des articles 9 à 13 de la 
    Charte de Venise, donnent 
    un cadre à ces pratiques : principe d’intervention minimum (il s’agit 
    plus de ralentir les altérations que de refaire à neuf, d’où des substitutions 
    réduites au maximum), principes de lisibilité et de réversibilité des interventions.
Toujours est-il qu’il vaut mieux prévenir que guérir, 
    mais lorsque le mal est déjà fait, la prévention passe d’abord par la guérison.
La première opération à envisager est le nettoyage, 
    intervention délicate car, contrairement au principe posé juste avant, elle 
    est irréversible.
En fait, il s’agit d’enlever les dépôts superficiels, 
    quels qu’ils soient, sans endommager la couche de surface originelle afin 
    de conserver son authenticité à la pierre. Donc, la méthode de nettoyage choisie 
    doit être contrôlable dans toutes ses phases, ne pas produire de matières 
    dangereuses qui pourraient accélérer le processus de dégradation plutôt que 
    de le freiner, ni produire de modifications ultérieures néfastes.
Le plus souvent, des méthodes mécaniques, comme le micro-sablage, 
    et chimiques sont associées. Ces dernières se caractérisent surtout par une 
    action par dilatation ou dissolution des dépôts afin d’affaiblir la cohésion 
    des molécules. La nature des solvants choisis dépend de la composition chimique 
    des dépôts, de leur morphologie, de leur épaisseur et des propriétés des composants 
    de la pierre, d’où l’importance des analyses en laboratoire.
Parmi les agents solvants 
    souvent utilisés, on retrouve l’eau déminéralisée qui, en s’infiltrant dans 
    les pores, dissout le gypse, principal composant des croûtes noires, et provoque 
    un ramollissement des dépôts, faciles à retirer mécaniquement. Ce fut 
    la solution choisie par l’architecte en chef J.P. Dufoix pour la campagne 
    de restauration de 1987 : eau pure associée à un brossage.
Le risque de cette pratique est d’accentuer la cristallisation 
    saline par l’utilisation d’une solution aqueuse. Pour vérifier son innocuité 
    dans le cas de l’amphithéâtre, il suffirait d’analyser les réactions de la 
    pierre traitée ainsi il y a treize ans. Visuellement, en tous cas, le résultat semble 
    satisfaisant, mais une subflorescence reste toujours possible.
Les organismes vivants sont, quant à eux, à éliminer 
    par des produits chimiques, comme des fongicides pour les champignons ou des 
    herbicides pour les végétaux, associés à un nettoyage mécanique. Mais, là 
    encore, les analyses devraient permettre de prendre en compte le degré de 
    dégradation de la pierre afin de quantifier l’intervention.
Le dessalage de la pierre peut également être envisagé 
    comme une forme de nettoyage, or il s’agit là d’une opération qui peut s’avérer 
    plus fastidieuse et coûteuse qu’efficace, surtout sur un monument aussi vaste 
    que l’amphithéâtre. De plus, les sels cristallisés peuvent parfois, dans un 
    stade avancé d’altération, être la seule substance fixant la pierre pulvérulente, 
    ce qui nécessite une consolidation pour éviter la désagrégation du matériau.
Ainsi, la consolidation, qui définit tout «traitement 
    destiné à améliorer les caractéristiques de cohésion et d’adhésion entre les 
    constituants d’un matériau minéral »[15], 
    peut être envisagée avant le nettoyage. En traitement sur place, la difficulté 
    réside dans l’obtention d’une bonne profondeur de pénétration du produit, 
    qui ne doit pas stagner en surface pour éviter de fixer les dépôts ou empêcher 
    la pierre de respirer.
Ce sont donc des traitements qui doivent être choisis 
    après concertation entre les différents acteurs du projet de restauration 
    suivant le niveau des intérêts de chacun. Le coût et la durée du traitement 
    sont des variables tandis que le souci d’efficacité et de neutralité est supposé 
    commun à tous. Mais compte tenu de l'importance de la surface à traiter, des 
    interventions ponctuelles et ciblées seraient peut-être préférables à une 
    action globale, trop longue et qui risquerait de ne pas aboutir.
La substitution est, quant à elle, envisageable pour 
    des éléments très détériorés et à la fonction architectonique importante, 
    comme les clefs de voûtes. (fig. 
    62). Mais ces nouveaux éléments devront « s’intégrer harmonieusement 
    à l’ensemble »[16]. 
    Le remplacement des goujons en fer, soutenant les dalles du podium, par 
    des éléments inoxydables apparaît indispensable dans la mesure où cela détériore 
    la pierre elle-même. De même pour les mortiers, qui sont, soit dégradants, 
    soit inexistants.
En ce qui concerne les dalles du promenoir supérieur, 
    le problème de substitution est sous-tendu par une question déontologique 
    d’une autre ampleur.
La prévention reste cependant la meilleure solution.
La prévention est le meilleur moyen d’éviter les problèmes 
    et les campagnes de restauration longues et coûteuses. Le but est de maintenir 
    le monument en bon état afin de prévenir la détérioration.
Parmi les moyens préventifs, l’application de produits 
    de protection peut être envisagée comme un complément au nettoyage, en ce 
    qu’ils protègent la pierre des effets néfastes de l’infiltration d’eau. L’efficacité 
    de ces produits hydrofuges réside dans leur bonne pénétration dans le réseau 
    capillaire en le rendant quasiment imperméable. Comme pour les consolidants, 
    auxquels ils sont souvent associés, la pierre doit pouvoir continuer à respirer 
    en maintenant des échanges avec l’extérieur. Ces produits, qui doivent également 
    être stables chimiquement et réversibles, sont souvent d’application peu aisée 
    et exigent un personnel hautement qualifié or, pour être efficaces, leur application 
    doit être globale sinon cela ne fait que reporter le problème sur les pierres 
    voisines sans le résoudre. Par conséquent, le choix de leur utilisation reste 
    délicat. Un autre inconvénient, et non des moindres puisqu’il suppose l’inefficacité 
    de cette méthode, est que l’application de produits hydrofuges n’est envisageable 
    que si les circulations d’eau dans le matériau sont réduites au maximum, or, 
    les remontées capillaires restent encore un problème à régler.
Ainsi, plus qu’un complément au nettoyage, ces agents 
    de protection peuvent être considérés comme un complément à un autre système 
    préventif qui agit directement sur les causes d’altération et dont le but 
    premier est également de réduire la pénétration de l’eau à l’intérieur de 
    la structure poreuse de la pierre. Le choix des méthodes dépend des résultats 
    des analyses faites sur le terrain révélant les chemins d’eau au niveau des 
    sous-sols et dans la structure. L’une des solutions à envisager serait la 
    mise en place d’un système d’évacuation des eaux général permettant d’assainir 
    les sous-sols. Concernant les remontées capillaires, la mise en place d’un 
    système d’isolation des fondations pourrait s’avérer efficace pour protéger 
    les structures.
Assurer l’étanchéité des zones devenues totalement perméables, 
    est également indispensable. Ainsi, toutes les voûtes mises à nu par la disparition 
    de la structure protectrice des gradins exigent un système de protection radical, 
    les rendant étanches, car si cette opération n’est pas effectuée au préalable, 
    la restauration est inefficace comme on le voit actuellement pour les voûtes 
    restaurées en 1987 qui subissent des infiltrations. (fig. 
    63)
Un autre facteur de dégradation du matériau réside dans 
    les conditions de son utilisation. La solution paraît simple ici en théorie 
    puisqu’il suffirait de ménager la structure par des aménagements appropriés 
    réduisant l’impact des différentes vibrations dues à l’usage et évitant ainsi 
    l’aggravation des fissures inhérentes. En pratique, savoir ce qui est le plus 
    approprié est une question de spécialiste car cela fait intervenir des paramètres 
    très divers, comme le choix du matériau pour les gradins, aux propriétés les 
    plus adéquates pour supporter les tensions, les intempéries et répondre à 
    des impératifs de sécurité.
Une fois que les mesures de protection ont été prises, 
    le meilleur moyen de conservation reste encore l’entretien régulier de l’édifice, 
    comme le précise l’article 4 de la Charte 
    de Venise : « La conservation des monuments impose d’abord la 
    permanence de leur entretien». (p. XXI) Au regard des archives du Service 
    Départemental de l’Architecture et du Patrimoine, il ne semble pas que l’amphithéâtre 
    d’Arles ait jamais fait l’objet de soins particuliers et le nettoyage se limite 
    actuellement à la remise en l’état des gradins avant la saison des spectacles.
Toutes ces solutions sont, certes, à choisir en fonction 
    de la particularité du monument, mais, dans l’optique d’une politique d’intervention 
    encore plus proche de sa situation, et dans le but d’établir une continuité 
    dans son histoire d’édifice de spectacles, certaines solutions peuvent être 
    cherchées dans le passé de l’amphithéâtre.
Dans le cadre de la restauration, la Charte 
    de Venise, dans son article 9, précise qu’ « elle a pour but de conserver 
    et révéler les valeurs esthétiques et historiques du monument et se fonde 
    sur le respect de la substance ancienne et de documents authentiques ». 
    De même, «les apports valables de toutes les époques à l’édification d’un 
    monument doivent être respectés, l’unité de style n’étant pas un but à atteindre 
    au cours d’une restauration » - article 11.
Ainsi, il s’avère primordial de respecter l’histoire 
    du monument, dans un souci d’intégrité ; histoire de l’origine tout d’abord, 
    de sa création antique, et histoire depuis son dégagement au XIX° siècle. 
    Les solutions les plus récentes restent cependant sujettes à caution.
Le but n’est donc pas une reconstitution intégrale du 
    monument tel qu’il devait être dans l’Antiquité, même si la reconstitution, 
    sous forme de maquette ou en images de synthèse, reste un travail indispensable 
    pour appréhender l’édifice dans son état originel et mieux le comprendre. 
    (fig. 64 et 65). 
    Cela permet également d’envisager, sans erreurs historiques, quelques restitutions 
    ponctuelles qui peuvent être souhaitables si elles sont utiles pour aborder 
    le monument et si elles sont visiblement modernes, tout en étant intégrées 
    à celui-ci.
L’esprit dans lequel il a été conçu se perpétue à l’heure 
    actuelle par son utilisation comme lieu de spectacle, fonction primordiale 
    de l’amphithéâtre, et c’est dans cette continuité d’esprit que des solutions 
    sont peut-être à chercher, au-delà de l’aspect purement formel de la restauration.
L’essence même d’un amphithéâtre réside dans l’efficacité 
    de son système de circulation, système permettant une fluidité des déplacements 
    et assurant une sécurité maximum au public. L’état lacunaire de l’édifice 
    ne permet pas de restituer les espaces détruits, néanmoins, il est possible 
    de faire coïncider ce qui reste avec les aménagements modernes afin d’assurer 
    une efficacité maximum, notamment en cas d’évacuation rapide.
Cela suppose la multiplication des accès aux gradins, 
    à l’image des 28 vomitoires antiques encore en place, desservant le podium et 
    la partie inférieure du deuxième maenianum 
    (V1 et V2), 
    pratiquement tous utilisés, et des 56 autres aujourd’hui disparus ou non usités, 
    comme l’amorce des vomitoires V3 
    encore visible dans la partie sud de la galerie d’entresol.
Cette rapidité d’évacuation doit être relayée par une 
    fluidité de circulation dans les galeries et travées, ce qui suppose qu’elles 
    soient suffisamment dégagées et éclairées. Pour éviter des stationnements 
    trop longs et dangereux, la multiplication des sorties de secours peut s’avérer 
    nécessaire. A l’époque romaine, le monument était probablement accessible 
    par les 60 arcades, ce qui permettait aux spectateurs de sortir rapidement. 
    Or, les spectacles de l’amphithéâtre n’étant plus un privilège de citoyen 
    romain, la fermeture des arcades afin de canaliser le flux du public est devenu 
    une nécessité. Toutefois, le système actuel peut probablement être amélioré 
    et adapté pour les cas d’urgence.
L’aspect pratique de l’esprit antique se retrouve également 
    dans l’organisation du système d’évacuation des eaux. Là encore, les aménagements 
    originaux semblent peu avantageux à réutiliser vu ce qu’il reste de la structure. 
    En effet, des conduits d’environ 30 cm de diamètre, creusés à l’intérieur 
    des murs rayonnants, recueillaient l’eau de pluie provenant des escaliers 
    menant à l’attique et au dernier maenianum 
    et la déversaient sur le sol des travées du rez-de-chaussée. (fig. 
    66 et 67). Ces conduits 
    ont été bouchés par du ciment à l’époque moderne et leur utilisation, tels 
    quels, n’apparaît d’aucune utilité puisque cette partie de la cavea 
    a entièrement disparu. Par contre, en fonction des aménagements choisis pour 
    la restauration, ils peuvent peut-être servir à nouveau pour la collecte 
    des eaux de pluie ou, du moins, inspirer la création d’un système d’évacuation 
    vertical similaire qui est, de toutes façons, indispensable pour éviter les 
    infiltrations. Le principe du déversement de l’eau directement sur le sol 
    du rez-de-chaussée peut cependant être modifié dans un souci de confort du 
    public et de salubrité. Le raccordement à un système d’égouts général, déjà 
    évoqué précédemment, semble envisageable.
Un second système d’évacuation existe au niveau de la 
    première précinction du podium, 
    où une rigole est encore visible. Elle semblerait correspondre avec les «gargouilles » 
    qui déversaient les eaux au niveau des sous-sols[17]. 
    Ce réseau est également cimenté à l’heure actuelle mais sa réutilisation peut 
    apparaître tout à fait plausible, après étude du cheminement des eaux et raccordement 
    à un système général de drainage évitant une inondation des souterrains.
Ces aspects pratiques de la réutilisation de principes 
    antiques peut se doubler d’un aspect beaucoup plus didactique au travers des 
    restitutions.
La restauration d’un état originel dont l’existence 
    est confirmée par la présence de traces éloquentes ou d’éléments encore en 
    place peut être envisagée dans la mesure où ces restitutions sont souhaitables 
    pour la compréhension du monument, et réalisables.
L’une des propositions de l’architecte en chef des monuments 
    historiques, monsieur Perrot, dans son étude préalable, consiste à rehausser 
    l’arène à son niveau antique, soit plus de deux mètres au-dessus de son état 
    actuel, ce qui permettrait de restaurer la forme élégante de l’ellipse originelle, 
    soulignée par le mur du podium. 
    Mais cela impliquerait également le dégagement des gradins installés en contrebas, 
    et donc une nécessaire compensation des places ainsi perdues.
Si cette intervention a un aspect esthétique et didactique 
    avéré, en ce qu’elle donne à voir le savoir-faire des architectes antiques, 
    elle pourrait également offrir des avantages pratiques.
Ainsi, la bonne visibilité, qui est un des soucis ayant 
    présidé à la création du monument amphithéâtre, et qui est toujours une question 
    d’actualité par rapport aux spectacles, serait en partie restaurée 
    par le rehaussement de la piste et le rétablissement de sa courbe d’origine. 
    Cela suppose cependant une adéquation du système moderne de gradins et d’éclairage.
Le second aspect pratique concerne l’espace libéré sous 
    l’arène. Celui-ci devait permettre d’abriter le système technique de machineries 
    et des éléments de décor, or, aucun sondage de cette partie n’a été fait depuis 
    le dégagement du monument puisqu’il fut immédiatement utilisé. L’enjeu de 
    la restitution se situe ici, car si le système de poutraisons soutenant le 
    plancher de l’arène est visible par les traces au niveau du soubassement du 
    mur de podium, les supports verticaux 
    de ce plancher restent inconnus : les fondations étaient-elles en bois 
    ou en pierre comme au Colisée ? Et surtout, en reste-t-il des traces ? 
    Des réponses apportées par les fouilles archéologiques dépendent la possibilité 
    ou non de restituer ce plancher et, du même coup, remet en cause l’éventuelle 
    réutilisation pour des locaux techniques, car, comme le précise l’article 
    9 de la Charte de Venise, 
    la restauration « s’arrête là où commence l’hypothèse […] ».
La restitution du promenoir supérieur est une restauration 
    également proposée par monsieur Perrot dans son projet. Là encore la décision 
    est délicate.
La vision en élévation de la galerie extérieure depuis 
    le rez-de-chaussée  est actuellement 
    faussée par l’absence quasi-totale du couvrement en dalles monolithes, formant 
    séparation avec le premier étage. Ainsi, le public a une impression d’élan 
    vertical vertigineux, totalement différente du parti initial. Or, il s’avère 
    que ce choix architectural, motivé par un souci de régularité de la façade 
    (les voûtes, comme à Nîmes, auraient rehaussé le niveau du premier étage), 
    a dû montrer ses faiblesses peu de temps après sa réalisation. La réutilisation 
    de ces dalles a dû finir de dépouiller la galerie extérieure du rez-de-chaussée 
    de son couvrement.
Dans un aspect didactique, afin de rétablir la vision 
    antique, il apparaît intéressant d’évoquer le dallage original en respectant 
    les principes posés par l’article 12 de la Charte 
    de Venise selon lequel «les éléments destinés à remplacer les parties 
    manquantes doivent s’intégrer harmonieusement à l’ensemble, tout en se distinguant 
    des parties originales, afin que la restauration ne falsifie pas le document 
    d’art et d’histoire ». Quant aux éléments extrêmement dégradés, leur 
    dépose s’avère indispensable pour la sécurité du public car une chute est 
    toujours possible.
Ensuite, dans quelle mesure cette restitution doit-elle 
    se faire ? Tout le problème est là, car le monument est grand et son recouvrement 
    général risque d’être onéreux. Peut-être qu’un réaménagement de la partie 
    déjà restaurée en 1946 serait approprié, en l’intégrant dans une continuité 
    historique.
Par ce dernier exemple, il est intéressant de constater 
    que le souci de se rapprocher du modèle antique était déjà présent avant et 
    présidait aux interventions précédentes. Cependant, la ligne de conduite actuelle 
    semble plutôt tendre vers une harmonisation de ces politiques d’intervention.
Dès le dégagement, une remise en l’état s’est avérée 
    nécessaire du fait des dégradations engendrées par l’occupation du monument. 
    Mais si sa réutilisation immédiate a permis de lui redonner vie, d’un autre 
    coté, cette nécessaire utilité a parfois freiné la réalisation de travaux 
    d’importance.
Ce retour à sa vocation de lieu de spectacle a orienté 
    l’exécution des restaurations sur le modèle antique, par souci d’harmonie 
    esthétique et quelquefois technique.
Ainsi, lorsque l’architecte H. Revoil propose en 1861 
    la reconstruction de quatre rangées de gradins, il signifie explicitement 
    que cette restauration doit se baser sur des parties identiques existantes, 
    donc, conformément à la construction romaine, dans la forme, la position ou 
    la nature des matériaux. Le devis, approuvé le 8 mai 1862, prévoira cependant 
    des petits moellons, en «pierre de Castellete », plutôt que des pierres 
    de taille, probablement pour des raisons financières.
Ce souci de continuité esthétique s’est surtout cristallisé 
    autour de la question de l’arène depuis le début du XIX° siècle, qui met également 
    en exergue les différences d’intérêts qui peuvent survenir à propos de l’usage 
    de l’amphithéâtre. Ainsi, en 1903, le bail de l’adjudicataire des spectacles 
    arrivant à terme, est évoquée la destruction d’une tribune construite à l’intérieur 
    de l’arène avant une nouvelle attribution du lieu. Les protestations qui ont 
    suivi cette décision ont permis, pour la première fois, de définir les problèmes 
    causés par ce genre d’occupation. Ils sont au nombre de trois pour Jules Formigé: 
    dégradation des dalles du podium soumises aux passages des spectateurs 
    et à leurs frottements – rupture de la belle forme de l’ellipse – matériaux 
    utilisés, bois et fer, tranchant avec le caractère grandiose du monument. 
    Ces trois points apparaissent encore en filigrane aujourd’hui, au moment où 
    l’occupation de l’arène est toujours effective.
A partir de 1948, c’est le rehaussement de la piste 
    qui est évoqué et les débats tournent autour de la hauteur de ce rehaussement. 
    A cela, Fernand Benoit, directeur de la XII° circonscription archéologique 
    des antiquités, répond que «la seule façon de remédier à la profondeur anormale 
    de la piste est de reconstituer le plancher à la hauteur où il était à l’époque 
    antique ». Or, après une tournée d’inspection générale en 1960, le projet 
    sera abandonné.
Ce souci du respect de l’Antiquité est donc toujours 
    présent aujourd’hui et fut à nouveau à l’ordre du jour lors de la campagne 
    de restauration de 1987, dirigée par monsieur Dufoix. Son projet de rétablir 
    le sol de l’arène à son niveau antique comprenait également l’attribution 
    du sous-sol ainsi dégagé à la recherche archéologique, puis à des aménagements 
    techniques.
Néanmoins, s’il y a bien un esprit de continuité, en 
    ce que chaque intervention suppose une référence au modèle antique, il n’y 
    a pas de réelle continuité de l’esprit puisque ces mêmes interventions relèvent 
    d’interprétations personnelles, souvent purement formelles.
Ainsi, l’éventuelle réutilisation du système antique 
    d’évacuation des eaux n’a jamais été évoquée alors que le problème des infiltrations 
    s’est posé dès le début. En 1845, dans son projet de restauration, Charles 
    Questel suggérait de combler les voûtes avec du bitume recouvert de gazon, 
    solution désapprouvée par les inspecteurs généraux, messieurs Mérimée et Caristie, 
    car risquant d’aggraver la situation plus que d’y mettre un terme. En 1864, 
    Henri Revoil propose d’en assurer l’étanchéité par une couche de béton.
Jusqu’au début des années 1920, les multiples interventions 
    de consolidation ou de restauration ne semblent plus concerner prioritairement 
    la protection des voûtes, à part la mention d’autres chapes de béton en 1876. 
    En fait, ce sont des travaux de conservation qui vont être entrepris par les 
    rejointoiements successifs des voûtes, jusqu’en 1987. Travail qui est encore 
    à envisager aujourd’hui puisque les joints sont quasi-inexistants au niveau 
    des voûtes de l’entresol, à cause des lessivages à répétition.
A travers la politique actuelle de rationalisation de 
    l’intervention, se fait jour la nécessité qui aurait dû être présente dès 
    le début : le souci de vérité historique par la recherche documentaire 
    et les fouilles, ce qui aurait peut-être permis une plus grande coordination 
    dans les différents projets successifs et une homogénéité dans les interventions.
Ainsi, toutes les questions que nous venons de voir 
    sont encore d’actualité, 185 ans après le dégagement et n’ont toujours pas 
    été résolues.
La mise à jour des plans et la vérification des différents 
    relevés précédents semblent être une nécessité afin d’aborder le monument. 
    En effet, si les informations de base sont erronées, les interventions consécutives 
    risquent d’être également faussées. Ainsi, les relevés que fit Charles Questel 
    au moment du dégagement sont à étudier de près car, notamment au niveau de 
    l’infrastructure, il a mentionné des espaces qui n’ont toujours pas été sondés 
    et qui ne sont pas visibles actuellement[18]. 
    Ces mesures sur le terrain permettraient d’établir des plans tenant compte 
    des particularités du monument, dans ses dimensions par exemple. Les plans 
    actuels sont normalisés en ce qu’ils offrent une régularité du rythme tenant 
    plus de la typologie que de la réalité[19]. 
    (fig. 68). Une étude complète 
    suppose également la pratique de sondages archéologiques afin d’analyser le 
    système de fondation antique, les techniques de construction et de découvrir 
    les différents stades d’occupation avant l’érection du monument. En 1946 et 
    1950, des fouilles du coté nord-est ont mis au jour une partie de l’enceinte 
    augustéenne et les vestiges d’une tour, déjà mentionnés par Charles Questel, 
    et qui témoignent d’une modification de l’urbanisme pour permettre la réalisation 
    de cet édifice monumental. La découverte, à la même époque, de céramiques 
    de la période flavienne (70-90 ap. J.-C.) est venue confirmer la datation 
    du monument, qu’une étude stylistique apparente au Colisée de Rome, inauguré 
    en 80 ap. J.-C. par Titus.
A part une autre campagne de fouilles en 1976-1980, 
    apportant témoignage d’une occupation tardive du monument, depuis une cinquantaine 
    d’années, les sous-sols n’avaient plus été sondés. A la demande de monsieur 
    Perrot, deux sondages ont été réalisés en 1998-1999, sous la direction de 
    messieurs Heijmans, Bremond et Pitou de l’Institut de recherche sur la Provence 
    antique, dans le cadre du projet de restauration actuel. Celui réalisé sur 
    la travée 8 (nord-est) semble réfuter la théorie selon laquelle le terrain 
    aurait été arasé systématiquement avant la construction. En effet, la stratigraphie 
    démontre une occupation antérieure et une utilisation du sol de l’époque comme 
    support de construction.
Ces différentes prospections amènent à une étude exhaustive 
    venant compléter les autres analyses scientifiques, offrant ainsi une base 
    de travail solide.
La prise en compte de la particularité du monument, 
    condition sine qua non d’une politique d’intervention adéquate, révèle, 
    d’une manière plus large, l’aspect particulier de ce type de monument.
 Les développements précédents 
    ont essayé de montrer à quel point ces monuments historiques, par leur utilisation, 
    sont effectivement à part, et que, par conséquent, les problèmes qui se posent 
    exigent des réponses adaptées. Ces particularités ont été récemment reconnues 
    par l’Europe de la coopération culturelle qui, lors du Colloque 
    international de Vérone en août 1997, a élaboré une charte européenne 
    sur l’utilisation des lieux antiques de spectacle.
Ce texte met justement l’accent sur les questions de 
    collaboration des différents intervenants dans le sens d’une valorisation 
    de ces édifices de spectacle par leur utilisation et la prise en compte de 
    tous les publics. Ainsi, pour trouver cet équilibre, les aspects fonctionnels, 
    esthétiques et didactiques sont à considérer.
Il s’agit, en quelque sorte, de joindre l’utile à l’agréable. 
    Comme le précisait déjà l’article 5 de la Charte 
    de Venise de 1964 : « La conservation des monuments est toujours 
    favorisée par l’affectation de ceux-ci à une fonction utile à la société […] ». 
    (p. XXII). Mais la notion essentielle qui sous-tend ce principe est le respect 
    de l’édifice.
Le respect des règles de sauvegarde et de protection 
    lors des représentations devrait être envisagé afin d’assurer la sécurité 
    du monument. Cela suppose une définition des règles de bon usage de l’amphithéâtre, 
    par concertation entre la municipalité, propriétaire, les responsables de 
    la conservation et les organisateurs de spectacles afin de réduire au maximum 
    les risques de dégradation matérielle des structures antiques.
Ainsi, le dégagement du matériel technique encombrant 
    les galeries du sous-sol et les niveaux supérieurs, et leur regroupement en 
    des lieux adaptés, permettraient d’éviter des dégradations dues à la manipulation 
    et au stockage de ces éléments, tout en rendant le monument plus attractif 
    car plus dégagé.
En revanche, la mise en place d’un système de gradins 
    provisoires n’est pas forcément une solution utile car cela suppose des moyens 
    logistiques importants alors que le plus haut taux de fréquentation touristique 
    correspond avec la saison des spectacles. De plus, l’adaptation de ce système 
    pourrait même offrir une protection supplémentaire au monument au lieu d’être 
    un facteur de dégradation, par exemple, en jouant un rôle dans le système 
    d’évacuation des eaux. Par conséquent, à défaut d’équipements temporaires, 
    leur entretien régulier, été comme hiver, serait souhaitable pour éviter les 
    altérations et offrir une image agréable de l’édifice au visiteur, quelle 
    que soit la saison. La création d’une équipe d’entretien permanente, attachée 
    à la municipalité, pourrait assurer le nettoyage courant et, peut-être travailler 
    en collaboration avec le Service Départemental de l’Architecture et du Patrimoine 
    pour des interventions un peu plus lourdes, comme le désherbage.
Respecter la fonction de spectacle et la vocation touristique 
    du lieu, passe par la mise en place d’équipements adaptés et neutres.
Ainsi, puisque la structure des gradins fait partie 
    intégrante de l’amphithéâtre, il serait intéressant qu’elle permette à la 
    fois une bonne visibilité des spectacles ainsi qu’une lisibilité du monument 
    satisfaisante pour le visiteur, et cela, en créant une harmonie esthétique 
    par une continuité visuelle.
De même, la mise en place d’un système d’éclairage performant 
    et adapté, renforcerait la qualité du spectacle à travers la valorisation 
    du site.
Enfin, il est important de prendre en compte les besoins 
    logistiques du personnel et ses conditions de travail car des aménagements 
    adéquats peuvent améliorer ceux-ci tout en respectant le patrimoine, que ce 
    soit pour les personnes de la billetterie ou celles participant à l’organisation 
    des spectacles.
Visiteurs et spectateurs ont droit au même traitement 
    et cela suppose l’amélioration de l’accueil ainsi que le développement de 
    l’information du public.
Cet accueil passe d’abord par un système de billetterie 
    plus satisfaisant et attractif, capable de faire face à la fréquentation importante 
    du site en haute saison et d’offrir au visiteur un premier contact agréable 
    avec le monument, tout au long de l’année.
Il faut également souligner le problème d’accessibilité 
    du monument, permettant une fluidité de circulation et améliorant la sécurité 
    en cas de danger nécessitant une évacuation rapide. Cette accessibilité doit 
    évidemment prendre en compte le public handicapé, ignoré à l’heure actuelle, 
    qu’il s’agisse de personnes à mobilité réduite ou à déficience visuelle, par 
    la mise en place de rampes d’accès adaptées et de signaux tactiles jalonnant 
    les espaces de circulation.
Cela renvoie donc au respect de normes de sécurité à 
    définir pour l’amphithéâtre, en considérant sa configuration et les lacunes 
    dans ce domaine. Ainsi, il peut s’agir d’améliorer l’éclairage des galeries 
    et le balisage des zones dangereuses pour le public et pour le monument, car 
    trop fragiles, ou de faciliter l’accès et le travail des équipes de secours 
    par un matériel suffisant et en bon état sur place. Mais cela peut également 
    passer par la prise en compte de la capacité d’accueil du public pour éviter 
    une surfréquentation néfaste et la mise en place d’un dispositif d’encadrement 
    du public afin de prévenir tout risque supplémentaire dommageable pour les 
    personnes, par des situations physiquement dangereuses, ou pour le monument, 
    par des dégradations.
Cette étape est très importante car améliorer la connaissance 
    de l’édifice est déjà un premier pas vers le respect, par la prise de conscience. 
    Il serait donc utile de mettre en place une campagne de sensibilisation auprès 
    de la population locale, et notamment du jeune public, pour qui l’amphithéâtre, ou les arènes, fait partie 
    intégrante de la vie quotidienne.
Dans une optique purement touristique, le manque d’information 
    sur le terrain peut gêner le visiteur. Ainsi, le succès des visites conférences 
    mensuelles, organisées par l’Office de Tourisme, à partir de février, témoigne 
    de l’importance de la demande du public face à une offre trop rare. En effet, 
    en haute saison, les visites guidées se limitent à une heure par jour, quel 
    que soit le nombre de visiteurs, ce qui peut être vite insupportable quand 
    les groupes sont trop nombreux ou frustrant lorsque l’horaire est passé. Une 
    collaboration avec l’Office de Tourisme pour préparer un programme de visite 
    plus étoffé et plus flexible serait peut-être une solution. La mise en 
    place de circuits permettant de découvrir librement le site au travers de 
    son histoire serait opportun. Ainsi, aborder son utilisation antique et 
    sa réoccupation médiévale par des cheminements appropriés supposerait, notamment, 
    l’aménagement des sous-sols à la visite, ou une mise en valeur plus importante 
    des tours, trait quand même caractéristique de l’amphithéâtre d’Arles. La 
    présence de panneaux explicatifs qui jalonneraient le parcours peut être envisagée 
    à la condition qu’ils n’«encombrent» pas les passages lorsque le monument 
    est utilisé. Ils peuvent également être mobiles, évitant ainsi une trop rapide 
    dégradation.
La création d’un espace « librairie », regroupant 
    des instruments informatifs complémentaires et spécialisés, tels que livres, 
    maquettes ou CD-roms, permettrait de resituer le monument dans un ensemble 
    et d’offrir un support culturel attractif. La localisation de cet espace est, 
    en revanche, plus problématique et les différentes opinions à ce sujet se 
    défendent. Ainsi, d’un coté, l’installer à l’intérieur de l’amphithéâtre offrirait 
    une proximité permettant une confrontation immédiate avec le lieu, et donc 
    une compréhension plus aisée. Mais cela ne va-t-il pas engendrer un encombrement 
    supplémentaire inadéquat ? D’un autre coté, situer cet espace à l’extérieur, 
    entre le théâtre et l’amphithéâtre par exemple, serait une sorte d’étape informative 
    dans le parcours antique de la ville. Toutefois, le risque est de créer un 
    phénomène de « double-emploi » avec le Musée de l’Arles antique 
    qui est déjà un support culturel à l’appréhension de la ville par ses monuments. 
    Le choix est donc délicat.
Enfin, l’adjonction d’une boutique de souvenirs ou d’un 
    café n’est pas une nécessité en ce que ces deux structures abondent déjà autour 
    du monument et que les cafés offrent un point de vue sur l’extérieur de l’amphithéâtre 
    tout à fait agréable. Penser à un système de buvette plus adapté lors des 
    spectacles semblent être plus en rapport avec une réalité d’utilisation.
La question de l’avenir de ces édifices est donc d’actualité.
Aborder les problèmes de conservation et de restauration 
    de l’amphithéâtre d’Arles a donc permis de montrer les limites à l’utilisation 
    de ce type d’édifice, limites à ne pas franchir afin de sauvegarder le monument 
    même. Eviter les situations extrêmes et les comportements à risques sont les 
    principales solutions à envisager pour que ces monuments historiques soient 
    toujours utilisés tout en étant protégés.
Le maître-mot à retenir est peut-être celui de respect : 
    respect du monument, respect du public et respect des intérêts de chacun. 
    Or, les désaccords récurrents entre les différents intervenants, apparus dès 
    la réutilisation de l’amphithéâtre, ont, en fait, le plus souvent mené à des 
    actions stériles, car rarement acceptées à l’unanimité.
La quatrième partie de l’annexe I de la Charte 
    de Vérone de 1997 propose « l’établissement de codes négociés de 
    bonne pratique adaptés à chaque site ». Mais, au-delà de ce cahier des 
    charges définissant les conditions d’utilisation de l’amphithéâtre, la création 
    de règles générales et supérieures peut s’avérer utile pour faciliter la gestion 
    du fonctionnement du monument, qui résulte actuellement d’un état de fait 
    imposé par la nécessité d’organiser des spectacles, et cela depuis 1830. Or, 
    il apparaît, au travers de la Charte 
    de Vérone, que cette situation ne soit pas spécifique à l’amphithéâtre 
    d’Arles et qu’une législation particulière pour les édifices antiques de spectacle 
    soit peut-être envisageable.
Considérer le caractère 
    exceptionnel d’amphithéâtres comme celui de Arles ou de Nîmes, les seuls à 
    être aussi bien conservés en élévation en France, c’est également faire un 
    pas vers une autre approche de ces édifices. Ainsi, resituer l’amphithéâtre 
    d’Arles dans un contexte plus large de prise en compte du patrimoine romain 
    à travers l’Europe peut permettre de partager les connaissances et les expériences 
    de chaque pays dont les problèmes sont suffisamment proches pour que les solutions 
    soient riches en enseignement. Mais cela ne doit pas occulter le fait que, 
    Arles et son amphithéâtre s’inscrivent dans un patrimoine propre à la Provence 
    antique. C’est donc, avant tout, un témoin de la civilisation romaine en Narbonnaise, 
    au même titre que celui de Nîmes, ou que d’autres monuments et sites gallo-romains 
    . La mise en place d’un programme inter-régional de restauration, conservation 
    et valorisation de ce patrimoine permettrait un travail de proximité et donc 
    des actions plus ciblées, auxquelles l’Institut de recherche sur la Provence 
    antique d’Arles offrirait une coordination scientifique et technique. 
 
Carcer (plur. carceres) : pièce où les animaux 
    étaient enfermés peu de temps avant d’être lâchés dans l’arène.
Cavea : partie annulaire et concave de l’amphithéâtre 
    constituée par l’ensemble des gradins et leur structure de support.
Forum : place publique romaine qui était le centre administratif, 
    religieux et commercial de la ville.
Maenianum (plur. maeniana) : portion annulaire 
    de la cavea de l’amphithéâtre rassemblant une série de gradins.
Podium : partie inférieure de la cavea ne comprenant 
    que quelques gradins où prenait place les personnes de marque.
Pompa : défilé des dignitaires dans la ville et dans 
    l’arène avant le début des jeux.
Précinction 
    (Praecinctio -plur. praecinctiones): étroite zone de rupture dans 
    la pente générale des gradins correspondant à un espace de circulation séparant 
    deux maeniana successifs.
Sacellum : chapelle qui pouvait être dédiée à Mars, Hercule, 
    Diane ou Némésis.
Velum (plur. vela) : ensemble des voiles de lin 
    que l’on tendait au-dessus du public pour le protéger du soleil. 
 
 
Ce 
    glossaire est librement inspiré de celui proposé par Golvin (J.C.) et Landes 
    (C.) dans Amphithéâtres et gladiateurs, 1990, p. 232-233. 
 
 
 
    ¨     Sources manuscrites
§         
    Archives de la Bibliothèque du Patrimoine, 
    Amphithéâtre d’Arles : 1823-1993, 
    Paris. 
§         Archives de la Conservation régionale des Monuments 
    Historiques de la Région PACA, Aix-en-Provence. 
§         Archives du Service Départemental de l’Architecture 
    et du Patrimoine, Amphithéâtre d’Arles : 
    1984-1997, Arles.
§         
    Archives municipales, Amphithéâtre d’Arles : 1825-1982, 
    Arles.
    ¨     Sources imprimées
§         FINCKER Myriam, Analyse 
    comparée des amphithéâtres d’Arles et de Nîmes, Doctorat d’Université 
    sous la direction de Pierre Gros, professeur à l’Université de Provence, Aix-en-Provence, 
    1989.
§         HEIJMANS Marc, BREMOND Jacques et PITOU Jean, Rapport des fouilles de 1998-1999, Institut 
    de Recherche sur la Provence Antique, Musée de l’Arles antique, Laboratoire 
    d’archéologie, Arles.
§         
    PERROT Alain-Charles, Amphithéâtre : conservation, mise en valeur 
    et utilisation du monument ; Etude préalable, Département des Bouches-du-Rhône, 
    Arles, juin 1998.
    ¨     Sources orales
Il 
    apparaît plus pertinent d’évoquer les sources orales par ordre chronologique 
    des entretiens, plus représentatif de l’évolution de mon travail, que par 
    ordre alphabétique.
§         SINTES Claude, Conservateur en chef des musées d’Arles.
§         
    SABEG Bouzid, Directeur du service 
    du Patrimoine de la ville d’Arles.
§         QUENEE Bernard, Ingénieur au Laboratoire d’Etudes et 
    de Recherches sur les Matériaux, Arles.
§         
    FINCKER Myriam, Architecte à l’Institut 
    de Recherche de l’Architecture Antique de Pau.
§         HEIJMANS Marc, Archéologue à l’Institut de Recherche 
    sur la Provence Antique, Musée de l’Arles antique.
§         SIMON Jean-Christophe, Conservateur régional des Monuments 
    Historiques, Aix-en-Provence.
 ¨     Généralités sur le monde romain
                  
    Ø                 
    La civilisation
§         GROS Pierre, La 
    France gallo-romaine, Paris, Nathan, 1991. 
                  
    Ø                 
    L’architecture         
§         ADAM Jean-Pierre, 
    La construction romaine : matériaux et techniques, Paris, Picard, 
    1984.
                  
    Ø                 
    Les amphithéâtres
§         
    Dossiers 
    Histoire et Archéologie, Les amphithéâtres de la Gaule, Quétigny, Fatou, n° 116 mai 1987.
§         GOLVIN Jean-Claude, L’amphithéâtre romain : essai sur la théorisation de sa forme et 
    de ses fonctions, Paris, De Boccard, 1988.   
§         
    GOLVIN Jean-Claude et LANDES Christian, 
    Amphithéâtres et gladiateurs, Paris, Presses 
    du CNRS, 1990.
§         
    GRENIER Albert, Manuel d’archéologie gallo-romaine : troisième partie, l’architecture 
    – Ludi  et circences - théâtres, amphithéâtres 
    et cirques, Paris, Picard, 1958. 
    ¨     La pierre
§         BEDON Robert, Les 
    carrières et les carriers de la Gaule romaine, Paris, Picard, 1984.
§         
    DOMASLOWSKI Wieslaw, La conservation préventive de la pierre, coll. Musées et monuments 
    – XVIII, Paris, UNESCO, 1982. 
§         LAZZARINI Lorenzo et TABASSO Marisa Laurenzi, La restauration de la pierre, Maurecourt, 
    ERG, 1989.
§         
    PHILIPPON Jacques, JEANNETTE Daniel 
    et LEFEVRE Roger-Alexandre (coordonné par) , 
    La conservation de la pierre monumentale en France, Paris, Presses du 
    CNRS, 1992.
§       
Faut-il
restaurer les ruines ? , Actes
du Colloque de la Direction du Patrimoine de novembre 1990 à Caen, Paris,
Picard, 1992.
    ¨     Arles
                  
    Ø                 
    La ville
§        
CONSTANS Léopold-Albert, Arles, Paris, Les Belles Lettres, 1928.
§         HEIJMANS Marc et SINTES Claude, «l’évolution de la
topographie de l’Arles antique. Un état de la question. », Revue Gallia,  Fouilles et monuments
archéologiques en France métropolitaine, Paris, CNRS, tome 51, 1994, p.
134-170.
§         SINTES Claude et MOUTASHAR Michèle, Musée de l’Arles antique, Arles, Actes
Sud, 1996.
§         ROUQUETTE Jean-Maurice et SINTES Claude, Arles antique : monuments et
sites ; Guides archéologiques de France, Paris, Imprimerie Nationale,
1989. 
                  
    Ø                 
    L’amphithéâtre
§         FORMIGE Jules, «l’amphithéâtre d’Arles », Revue archéologique, sous la direction
de Raymond Lantier et Charles Picard, Paris, Presses Universitaires de France,
tome II (juillet-décembre), 1964, p. 114-163, tome I (janvier-juin), 1965, p.
1-46. 
§         Arles,
objectif Patrimoine, Centre d’études
et de recherches sur l’architecture et l’urbanisme, publié sous l’égide de la
Conservation régionale des Monuments Historiques de la région PACA, Ministère
de la Culture et de la Communication, 1989.
§        
GINOUVES René, Dictionnaire méthodique de l’architecture grecque et romaine, Ecole
française d’Athènes et Ecole française de Rome, tome I, matériaux,
techniques de construction, techniques et formes du décor, 1985, tome II, éléments constructifs : supports,
couvertures, aménagements intérieurs, 1992, tome III, espaces architecturaux, bâtiments et ensembles, 1998.
 
[1] Irrégularité déjà signalée par Constans (L.A), 1928, p.44, évoquée par Grenier (A.) en 1958 et confirmée par Golvin (J.C.), 1988, p. 186, avec des mesures précises donnant une moyenne de la hauteur et de la largeur des arcades.
[2] Golvin
(J.C.), 1988, p. 186.
[3] Idem.
[4] Mention de ces « gargouilles » par Formigé (J.), 1964, p. 134.
[5] Fincker (M.), 1989, amphithéâtre d’Arles, la structure, tome 1,
[6] Fincker (M.), 1989, amphithéâtre d’Arles, le fonctionnement, tome 1.
[7] idem.
[8] Blanc (A.) et Lorenz (C.), La conservation de la pierre monumentale en France, 1992, p. 41 : ils parlent de « pierre du Midi ».
[9] Benon (R.),
1984, p. 86.
[10] Adam (J.P.), 1984, p. 80.
Fincker (M.), 1989, amphithéâtre d’Arles, la structure, tome 1.
[11] Lazzarini (L.) et Tabasso (M.L.), 1989, p. 13.
[12] Lazzarini (L.) et Tabasso (M.L.), 1989, p. 33.
[13] Voir p. 13.
[14] Cette visualisation d’ensemble en images de
synthèse a déjà été proposée par mademoiselle Fauquet, dans le cadre d’études à l’école
d’architecture de Marseille-Luminy.
[15] Lazzarini (L.) et Tabasso (M.L.), 1989, p. 143.
[16] Extrait de l’article 12 de la Charte de Venise de 1964, p. XXII.
[17]Voir p. 9.
[18] Voir fig. 13, p. IV.
[19] Malgré la régularité de son plan, monsieur 
      Golvin a cependant noté l’irrégularité des formes. Golvin (J.C.), 1988, 
      p. 186.